Estrategia Internacional N° 17
Abril 2001

ARGENTINA
L´IMPUISSANCE DU PROGRESSISME

L´émergence de la nouvelle Alliance dans le gouvernement, dont le centre de gravité pèse sur Cavallo, est peut - être la dernière tentative pour sauver ce qui reste du régime de domaine instauré en 1983, cerclé par la crise capitaliste et les luttes ouvrières et populaires. Cependant, avec cet acte de "sauvetage" on a imposé un véritable "régime infame", avec des caractéristiques pré - bonapartistes. Toutes les institutions que la classe politique a su utiliser pour conserver sa hégémonie, et qui ont souffert un processus aïgu de désagrégation durant ce 18 ans sont, à présent, disacréditées. Face au affaiblissement du gouvernement, le parlement fut incapable de contenir le mécontentement des masses, et de donner une issue à la crise économique, politique et sociale qui traversa le pays. Cette incapacité eut son expression la plus elevée dans la cession parlementaire des pouvoirs législatifs au ministre des Finances.
Cette crise politique des régimes démocratiques bourgeois, avec leurs spécificités, parcourt une série croissante de pays d´Amérique latine. La Colombie, le Paraguay, la Bolivie, le Perou, l´Equateur, sont les cas les plus résonants.
Pendant ce temps, durant et après la crise, tous les personnages du progresisme locale ont su jouer son meilleur rôle. La députée de la UCR Elisa Carrió, qui dénonça aux législateurs qui "montent le Titanic" et qui votèrent les pouvoirs spéciaux, et qui appella à "refonder la République", retira bientôt son accusation d´"infames traîtres à la patrie". Comment pourrait - elle "refonder" on ne sait pas quelle énigmatique nouvelle République, si elle n´est pas même capable de maintenir une modèste accusation judiciaire contre les réprésentants de la "vieille République"?. D´autres versants de la centre - gauche, qui ont fait des vives dénonces à la presse, ne voient d´autres mesures plus éficaces pour atteindre la "souveranité, la démocratie, l´égalité d´opportunités et la justice sociale" que les pétitions par écrit, pour réussir à un nouveau plébiscite, ou bien, la conformation des nouvelles groupements politiques et des nouveax fronts "d´opposition", pour prouver de la chance lors des éléctions du mois d´octobre. Tandis que le patron de ce nouveau régime infame continue à avancer sa politique, avant et après du mois d´octobre. Rendue à l´évidence, lâche face au pouvoir, impuissante à présent et craintive de l´avenir, la nouvelle centre - gauche n´est, et ne peut l´être, aucune force organique capable de tirer la nation appauvrie et exploitée du marasme et de la ruine. Comme direction politique de la petite - bourgeoisie, elle se traîne face à la grande bourgeoisie et lui rend hommage au capital impérialiste, se penchant respectuese et servilement, plongeant toute prétension de représenter les vrais intêrets des couches moyennes ruinées. Le besoin de ces dernières ne peuvent trouver une réponse que dans la seule classe et le seul programme que peut conduire la société en avant, la classe travailleuse.

KEYNESSIANISME SÉNILE DU SOUS - DÉVELOPPEMENT

Les représentants intellectuells et politiques et les leaders syndicaux qui s´enrôlent sous le "progressisme" ou "la nouveau pensée" ont vu échouer de nouveau la deuxième tentative, après l´échec retentissant du "alfonsinisme" de réussir à une démocratie "sociale", "participative" ou "avec d´égalité d´opportunités". Depuis la crise et le recul du gouvernement Menem, ils ont écrit dans des centaines d´articles, de livres et de revues, sur son mécontentement croissant avec la direction économique et politique des gouvernements de tour. La démocratie comme une mécanisme "procedimental" était associée avec les politiques néo - libérales et les restrictions démocratiques.
"Démocratie ou ajustage", affirme la CTA (Centrale des Travailleurs Argentins), dirigé par Víctor De Gennaro. Le sociologue José Nun, un habitué dans les éditoriaux du journaliste Horacio Verbitsky, a posé dans son livre "Démocratie: Gouvernement du peuple ou gouvernement des politiciens?" qu´on a besoin d´une certaine "démocratie keynessiane", basé sur "le bien - être des gens et la participation" et modératrice du conflit social , sans tenir en compte le fait que "l´état de bien - être" n´est possible que dans les sociétés les plus avancées des Etats impérialistes et, en particulier, pendant le boom de la pos - guerre. De même, dans les pays semi - coloniaux et dépendants comme l´Argentine, on a atteint à une semi - industrialisation au maximum, grâce à la substitution d´importations, unie et subordonnée au capital étranger. Quelques années en retard, Guillermo O´Donnel est arrivé à des conclusions semblables, préscrivant, contre "les pouvoirs autoritaires du capital financier", une "alliance productive fondée sur des valeurs d´équité sociale et de fortification démocratique, qu´à la fois, soutient la décission de reconstituer une nation" , bienque, on doit insister, l´Argentine soit une semi - nation, qui n´a pas de souveranité et qui est liée avec des liens économiques, politiques, militaires et culturaux au domaine impérialiste.
Tous ces personnages ont prétendu trouver le point d´équilibre entre la démocratie parlementaire et la justice sociale, après "des décades de coups militaires et de populismes". Quelques désillusionés du menemismo s´y ont ajouté. Puis, ils ont brandi le drapeau de la "transparence" et de la "lutte contre la corruption" en opposition au "ajustage sauvage" du menemismo. Ainsi, ils ont constitué le Frepaso, après le Pacte d´Olivos de 1994, lequel, intégré à l´Alliance et, finalement, dans le "régime infame" des pouvoirs spéciaux, a rempli son cycle historique, d´abord, sauvant pendant quelque temps le régime bipartidiste et leurs partis, et après, se plongeant avec eux, dévoré par la crise. La nouvelle centre - gauche qui est naît de leurs entrailles, basé sur l´esprit de la colaboration de classes et sur la défense de l´Etat bourgeois, aura la même chance que leurs prédécesseurs, poussée par la lutte de classes et la crise capitaliste.
Auparavant, la CTA avait affirmé qu´une nouvelle "démocratie anti néo - libérale" surgirait d´un nouveau rapport des forces sociales, c´est - à - dire, d´un Etat et d´un gouvernement que recueillent les réclamations des masses. La "société civile" pourrait imposer à l´Etat des capitalistes les formes et le contenu de leurs révendications populaires. Ce que De Gennaro et toute la centre - gauche ne peuvent pas expliquer c´est pourquoi la récomposition des luttes populaires, la montée des travailleurs, avec les quatre grèves générales, l´organisation du mouvement des chômeurs et l´opposition et l´indigestion des masses populaires face à l´offensive permanente du capital, n´a pas donné comme résultat ni une indemnité de chômage ni une "démocratie participative" ni quelque chose comme ça; on a accouché une nouvelle créature: le "cavallismo". Pour le progressisme, le caractère classiste de la démocratie signifie, en tout cas, un hiéroglyphe incompréhenssible ou un dogme marxiste démodé.

UNE DÉMOCRATIE POS CONTRE - RÉVOLUTIONNAIRE

En réalité, l´"ajustage" et la "démocratie" ne sont pas incompatibles, au contraire, ils ont constitué le cadre de déroulement du régime politique durant 18 ans. Pour lui dire avec les termes du progressisme, la démocratie est arrivè non pas pour être "keynessienne" mais "néo - libérale". En ce cas - là, comme en tant d´autres, l´aristocrate Schumpeter était plus réaliste et plus aïgu que toute la centre - gauche ensemble: "la démocratie est ce qu´elle est". La démocratie bourgeoise de 1983 a surgi des luttes populaires contre la dictature, pourtant, elle était marqué dès le début par la déroute de la classe ouvrière et son avant - garde la plus combative sous les coups de la dictature militaire, et aussi, par la déroute nationale dans les îles Malouines face au impérialisme anglo - américaine. Elle est naît de ces déroutes historiques qui ont permis au impérialisme américain, de même que dans le reste d´Amérique latine, de pousser les régimes démocratiques bourgeois, autant fonctionnel à son domaine et beaucoup plus sûr que les anciennes dictatures usées et disacréditées. La démocratie instaurée en 1983 fut, donc, une démocratie pos contre - révolutionnaire.
Sous le prétexte de la démocratie et de la constitution, le bloc dominant et l´impérialisme ont déchargé sur les masses une extraordinaire offensive politique, économique et idéologique. Cette offensive capitaliste menée à bien sous le drapeau de la démocratie s´est appliquée à des différents pays, dans des circonstances différentes, comme une partie de la contre - offensive impérialiste et comme une réponse contre - révolutionnaire face à la montée mondiale qui a eu lieu depuis l´année 1968 jusqu´, au moins, l´année 1981. Cette politique de contre - révolution démocratique est combinée avec des interventions militaires punitives, comme à l´Irak, ou avec l´appui aux auto - coups comme celui de Fujimori.
Le régime démocratique bourgeois, dont l´institution la plus solide est peut - être le sufrage universel, crée des illusions d´une souveranité et d´une autonomie des décissions des grandes masses grâce à la votation. La démocratie représentative fait abstraction de la polarité classiste dans les rapports de production, et elle considère aux citoyens comme d´êtres libres et égaux face à la loi, en hors de la appartenence à une classe sociale déterminée. Cette démocratie, une panacée du progressisme, a été l´instrument politique le plus efficace de l´offensive du capital et de la pénétration impérialiste. Cela n´a pas de parangon avec aucun régime politique dans l´histoire nationale, sauf, peut - être, avec celui de la décade infame des années 1930.
Sans la capacité des classes subalternes de remettre en cause sérieusement la propriété privée et la domination impérialiste, la stabilité exceptionnelle de la démocratie argentine fut le produit d´un nouveau bloc de pouvoir bourgeois, qui s´est constitué à travers des crises permanents pendant les années 1980, et elle trouva son expression la plus achevée durant les années 1990. On va faire le résumé de ce processus dans trois étapes:
1) Sous le régime militaire, l´endettement et les taux d´intêret différentiels, ainsi que la fuite de capitaux, l´ouverture économique et l´étatisation de la dette externe vers 1981 - 1982, furent les instruments les plus importants d´un extraordinaire transfert et d´une redistribution des ressources des salariés et des masses populaires vers le capital local et étranger le plus concentré. Cela poursuiva durant le gouvernement d´Alfonsín. Dans ce transfert de ressources exorbitant, l´Etat a rempli un rôle fondamental. Puis, l´endettement accéléré s´est combiné avec une profonde récession économique pendant la décade des années ´80, favorisant une magnifique fuite de capitaux. On estime que, grâce aux mécanismes décrits ci - dessus, pendant cette décade "les transferts totaux de l´Etat vers le capital concentré ont atteint à 105 milliards de dollars" . On affirme que 35 milliard correspond aux prix trop élévés payés par l´Etat dans des achats et des contrats, en profit des entreprises comme Techint, Pérez Companc, Siemens, etc. C´est - à - dire, en profit de l´association des "capitaines de l´industrie" avec les conglomérats étrangers. La crise capitaliste mondiale, la fin du boom de la pos - guerre, l´épuisement de l´étape de substitution d´importations qui avait permis l´ouverture des marchés en fonction des nécéssités productives des pays centraux, concentrant des niches de production dans les industries agricoles et les matières premières, ainsi qu´un marché interne reduit, surtout aux classes moyennes les plus aisées, ont donné, par conséquent, un changement dans la base sociale et dans les alliances de classes nationales. Le nouveau bloc dominant n´a aucune intention de maintenir la démagogie vers les classes populaires. Au contraire, il s´appui sur la dévalorisation de la force de travail et sur la forte concentration dans une poignée de grands groupes économiques, établissant une alliance durable avec le capital étranger, dont il dépend, financièrement et technologiquement. Le gouvernement Alfonsín, après l´échec de Grinspun et le "club de débiteurs", s´est rallié aux créanciers et il imposa une économie de guerre contre les travailleurs. Grâce à l´émission de monnaie et à la dévalorisation de l´échange qui favorisa, d´une part, la dévalorisation des salaires, et de l´autre, on obtint les soldes pour payer la dette grâce à la promotion des exportations. Malgré tout cela, le processus hyperinflationnaire et l´impasse du gouvernement radical furent utilisés pour favoriser l´appât le plus éffréné du capital concentré.
2) Le menemismo, après avoir hésiter un peu, vint à imposer ce programme. La crise de l´hyperinflation, au fur et à mesure que la classe ouvrière était interdit d´ agir avec une politique indépendante par les directions syndicaux, fut profité pour avancer sur les tâches que le capital concentré avait en suspens. Les résultats sont connus. La postérieur déroute de la lutte contre les privatisations stabilisèrent le gouvernement Menem et lui donnèrent assez de forteresse pour appliquer tout le programme politique du "stablishment" "sans anhéstesie". Au niveau international, cela coïncida avec le relancement de l´offensive américaine, exprimée dans la guerre de l´Irak. Mais le menemismo modifia aussi les "règles de jeu", concentrant un pouvoir bonapartiste qui mena à la crise du ancien bipartidisme, dont l´expression la plus achevée fut le Pacte d´Olivos. Ce pacte fut un saut en qualité. C´était l´adaptation juridique - politique aux nécéssités du stablishment et du nouveau pôle de pouvoir, pour concentrer un "pouvoir fort", conforme au besoin capitaliste et impérialiste. La réforme de la constitution qui naît du Pacte d´Olivos, est celle qui impose l´article 76, qui faculte au pouvoir législatif de donner au éxécutif les célèbres "pouvoirs spéciaux". Le menemismo avança les tendances à un pouvoir fort et centralisé, les rapports ouvertes entre les intérêts capitalistes et l´administration de l´Etat, comme le gouvernement antérieur ne l´ y avait pas réussi. Grâce aux lois de Réforme de l´Etat et d´Emergence économique, le système politique de partis et le débat parlementaire furent subordonnés à l´efficacité techno - bureaucratique de l´Etat, qui concentra en lui - même les ressorts fondamentales des réformes capitalistes. Avec la crise du "tequila" en 1995, le déclin commence, exprimé plus tard dans les luttes de résistence de 1996 et 1997.
3) La crise économique mondiale déclenchée au Asie du Sud - Est en 1997, et la récession depuis 1998, les luttes populaires contre le menemismo et les fissures au sein de la bourgeoisie, furent des éléments fondamentaux de la crise et de l´épuisement du cycle commencé en 1990. L´Alliance est arrivée pour dévier la lutte des masses contre le menemismo, pour relégitimer les pourries institutions du régime bipartidiste et pour récréer des expectatives, car le gouvernement de l´Alliance avait une tiède teinture "réformiste". Mais l´Alliance fut dévorée par la crise, par la pression de la banque créancière, pour les réclamations patronales et par les luttes populaires, dont la caractéristique centrale fut la récomposition et la montée de la classe ouvrière, qui a fait quatre grèves générales et le développement du mouvement des chômeurs, qui ont été l´avant -garde de la lutte. L´émergence du "cavallismo" est le couronnement de ce processus, et, en même temps, la conséquence de la dégradation du régime de domaine instauré en 1983.

DÉMOCRATIE DEGRADÉE ET TENDANCES BONAPARTISTES

Que la démocratie politique comme forme de gouvernement, sous l´effet de la crise capitaliste et des luttes ouvrières et populaires ne vise pas à s´élargir ni à devenir de plus en plus "sociale", comme prétend inutilement le progressisme, est démontré non seulement par l´expérience actuelle, mais aussi par toute l´histoire de la société contemporaine. Quand Guillermo O´Donnel et d´autres représentants de la sociologie "progressiste" locale cherchent une issue politique, ils ne devraient pas la chercher dans le Max Weber de la République de Weimar , celle que prétendait conserver et élargir la démocratie controlant la "cage de fer" et la "machine inanimée" de l´aparat de l´Etat, même à coûte d´une majorité parlementaire social - démocrate, mais dans le Weber césariste et plébiscitaire, celui qui avait compris que derrière de ces leaders réformistes étaient les ouvriers allemands, et que leur pouvoir défiant ne laissait pas de place au libre jeu du parlementarisme bourgeois, surtout par les terribles effets de la crise de pos guerre, accentués par les impositions du traité de Versailles. Il affirmait que "les intérêts de la nation se placent au - dessus de la démocratie et du parlementarisme" . Ce théoricien, le plus lucide des théoriciens de la bourgeoisie à ce moment - là, était de plus en plus porté à des variantes plébiscitaires, au fur et à mesure que la légitimité de la République de Weimar fut remis en cause par l´irruption du prolétariat. En réalité, le Weber "démocrate républicain" de la sociologie "progressiste" est le théoricien d´un jeu d´équilibre entre le parlement, la bureaucratie de l´Etat et le leader plébiscité.
Le noyau de la politique républicaine residait, non en la représentation des intérêts et la "démocratie participative" mais en l´efficacité du pouvoir. "Dans l´Etat de masses, l´élément césariste c´est inévitable" , affirmait - il, puisque la politique est déterminé par le "principe du petit nombre" et par sa capacité de manoeuvre. D´où qu´une démocratie stable, basé sur l´institution parlementaire où les fracction bourgeoises y règlent et y réussissent au consensus sur le destin de la nation, exige, d´une part, une prospérité économique extraordinaire, et de l´autre, mais intimement liée, la capacité de donner d´énormes concessions aux masses. Dans Weber, la préoccupation par la "morte lente" de la démocratie sous le poids de la racionalité formelle, cohabite avec la conviction qu´il faut utiliser, dans certains cas, la loi martiale "pour ne pas souffrir les risques de ce qui se passe en la Russie". C´est le théoricien, non seulement du parlementarisme, mais aussi de la délégation césariste de pouvoirs spéciaux.

L´ÉTAT ET LA BOURGEOISIE NATIONALE.

Mais les tendances césaristes ou bonapartistes dans les pays semi - coloniaux comme l´Argentine, durant les périodes d´aggravation de la crise, sont reforcées par une triple pression: celle du capital étranger et de l´impérialisme, qui soumet la nation à leurs dictées, examinant leurs résultats, qui ordonne aussi leurs politiques, éxerçant une pression dévastatrice qui soumet tout les ressources de l´Etat et de la société à un énorme pillage; celle de la grande bourgeoisie locale, qui, associée au capital étranger, cherche son propre profit déchargeant sur les masses leurs mauvais affaires pendant les périodes de récession; et celle de la classe ouvrière et les secteurs populaires qui, en opposant de la résistence à l´offensive capitaliste, empêchent la domination bourgeoise sous le mécanisme normal, et qui obligent au gouvernement d´adopter des mesures extraordinaires, dans une dialectique de mesures autoritaires et de tromperies électoraux.
La pénétration et la domination impérialiste, l´offensive du grand capital sur le travail et l´appât éffréné du "stablishment", ne laissent pas de marge pour les nostalgiques politiques redistributives du progressisme, ni pour les politiques de pression sur l´Etat bourgeois, lesquelles ne donnent plus les fruits que, pendant des décades, la bureaucratie syndicale "peronista" a utilisé en échange de maintenir à la classe ouvrière sous la tutelle de la bourgeoisie. C´est cette impossibilité de donner des importants concessions ce qui est la véritable muraille à laquelle s´affrontent tous les progressistes, bienqu´ils aient croyé que l´Etat ne soit pas un instrument du domaine du capital (ils hainent surtout les définitions marxistes), mais un sac vide, neutre, auquel on puisse remplir avec des politiques redistributives, en dehors des véritables conditions de déroulement du capitalisme dans la période actuelle. Le "peronismo", comme un mouvement nationaliste bourgeois, visait à être dépassé par la radicalisation ouvrière dans les années 1970. Dans les dernières décades, il est définitivement devenu l´instrument du capital le plus concentré. La centre - gauche petite - bourgeoise a besoin d´une bourgeoisie capable, au moins, de récréer une ombre de ce qu´elle fut. La "théorie" de la "société civile" comme le sujet social pour "transformer l´Etat", montre qu´à présent, dans le domaine concrèt des classes sociales, elle ne trouve aucune bourgeoisie capable d´incarner un "projet de pays" bourgeois différent. La nouvelle centre - gauche n´a pas d´autre programme que celui qui puisse lui donner quelque secteur de la classe dominante, ni d´autre stratégie que la colaboration de classes et le réformisme bourgeois.

LES TENDANCES BONAPARTISTES DANS LES PAYS SEMI - COLONIAUX

Pour pouvoir lancer une guerre déclarée contre le niveau de vie des masses, la grande bourgeoisie étrangère et locale a besoin de concentrer en leurs représentants politiques, toutes les leviers du pouvoir, négligeant les déliberations publiques, pour pouvoir imposer leurs propres décissions, sans restrictions. La "démocratie pour cent ans" est devenue des décrets de nécéssité et d´urgence, "per saltum" de la Cour Suprême adicte au pouvoir de tour, l´impunité pour les militaires, des affaires milliardaires, de contrat d´achat et de vente de voix au Sénat, et un large réseau des faveurs, Tout cela a transformé les législateurs en des clients captifs des grandes corporations. Malgré toutes les mesures d´exception, la corruption généralisé et la violation systématique de la propre Constitution réactionnaire n´ont suffit pas pour désactiver le mécontentement populaire, pour sauver les affaires capitalistes, et pour relancer un cycle économique épuisé. Cavallo, un personnage critiqué par tous les partisans de la "libre pensée", un nom imprésentable face à la population soumis par leurs propres dictées, hainé et réfusé par la majorité des gens, mais fidèle et responsable face aux organismes financiers et le grand capital local, a été nomé pour s´imposer face à l´impuissance et la paralyse de toutes les institutions républicaines. C´est ce même personnage qui mènace les législateurs, lesquels, à la fois, vaincus, se voient obligés de voter les pouvoirs spéciaux pour lui. L´Etat, controlé par les monopoles et lié au grand capital financier international, se met toujours en contradiction avec les nécéssités les plus élémentales de la population, il se tourne illégitime face aux couches croissantes des masses, leurs institutions se disacréditent et se vident, et la délibération publique des fractions de la bourgeoisie s´écart du parlement pour se réssoudre à l´éxecutif. Cette tendance à la dégradation de la démocratie, à la concentration du pouvoir en une poignée de thecnocrates et de "sauveurs" n´est pas une malformation, c´est une vraie confirmation de l´analyse marxiste sur le caractère classiste de la démocratie, sur son dégradation, et son effondrement face à la crise capitaliste et à la montée des masses, et le démenti définitif des théories de la "nouvelle pensée" sur la "neutralité" de l´Etat, malgré la pensée de Lozano et tous les "keynessianistes aggiornés" qui le poursuit.

EXCEPTION HISTORIQUE

La propre histoire nationale montre que la période démocratique des derniers 18 ans a constitué un phénomène exceptionnel. Le constitutionnalisme libéral, au moins depuis 1870 - 80 à 1920 - 30, fut relativement stable, excepté peut - être la période de Yrigoyen (soumis, d´une part à la pression ensemble des appétits anglais, et de l´autre, à l´irruption du prolétariat dans la "semaine tragique"). Il s´est basé sur la rente agraire de l´oligarchie créole unie à l´impérialisme britanique en expansion et sur l´inmaturité relative du développement du prolétariat, dont les masses populaires étaient marginés du système électoral. Mais, avec l´irruption des classes moyennes, et surtout, de la classe ouvrière comme une actrice fondamentale de la vie politique nationale, l´histoire des successives régimes politiques, depuis 1930 et jusqu´à 1983, fut celle de successives régimes du type bonapartiste, soit réactionnaires, comme les dictatures militaires directement pro impérialistes, soit populistes, comme le "peronismo". Ce dernier s´est appuyé sur le mouvement ouvrier pour marchander avec l´impérialisme américain, - auquel il a finalement capitulé - l´appropriation des quotas correspondantes de la plusvalue nationale, et la souveranité économique sur les ressources du pays et du marché local .
Les conditions spéciaux de pouvoir de l´Etat sont déterminées par la place qu´ occupent les bourgeoisies dans les pays arriérés, comme exploitants de leur propre prolétariat, d´où elles obtient leurs gains capitalistes, et comme classe semi - opprimée, dans la mesure où elles doivent partager l´exploitation de son propre marché avec le capital étranger, avec lequel elles ont des disputes permanentes. Une bourgeoisie faible par comparation aux forces sociales du prolétariat, d´une part, et de la bourgeoisie impérialiste, de l´autre, est impuissante pour éxercer sa propre domination de manière indépendante. C´est ce phénomène ce qui a marqué une période de grande instabilité politique pendant tout le siècle XX, dans les pays arriérés.
Les successives régimes politiques depuis la décade infame, passant par le "peronismo", la "libertadora" (Révolution libératrice, N. de T.), avec la proscription du "peronismo" et des syndicats, l´ouverture et le nouveau gouvernement peroniste de 1973, jusqu´à la dictature de Videla, furent une série continue de bonapartisme sui generis, y compris des bonapartismes de type populiste, comme le peronismo, des dictatures militaires et des démocraties proscriptives.
L´exception démocratique qui mène déjà 18 ans, est dû aux déroutes précédantes, qui ont permis une rélative stabilité pour l´exploitation capitaliste, sous l´ institutionnalisation une démocratie pos contre - révolutionnaire. Mais une démocratie à des grands éléments césaristes, une démocratie qui se dégrade au fur et à mesure que la pression du capital étranger et les classes subalternes la laisse en crise et la disacrédite, conduit progressivement à un affrontement majeur entre la révolution et la contre - révolution.

LE PACTE INFAME DU XXI SIECLE

Le début du cycle des coups militaires et d´instabilité institutionnelle dans le pays a commencé durant le coup d´Uriburu dans les années ´30. Le régime militaire qui imposa de nouveau le fraude électoral mit au pouvoir à la Concordance, une coalition de conservateurs, de radicaux anti personnalistes et de "socialistes indépendants" qui placèrent à Justo comme le président. Ce régime infame eut le propos de sauver les énormes gains de l´oligarchie en crise. Durant son mandat, Justo signa le pacte Roca - Runciman, ce qui fut un véritable "statut légal de la colonialisation", d´après l´appelation de FORJA (Force d´Orientation Radicale de la Jeune Argentine), - un groupement de centre - gauche, avec lequel les progressistes d´aujourd´hui n´ont rien à voir, malgré les limites de classe et la manque de perspective qu´ils possédaient, ce qui les a conduit quelques ans plus tard à embrasser le peronismo - .
Grâce à ce pacte - là, l´oligarchie propriétaire foncier, en échange de conserver une quota de 350.000 tonnes de la viande dans le marché britanique, lui donna les clefs fondamentaux de l´économie argentine, le contrôle des divises, du transport, de la production de pétrole et le trust des frigorifiques anglais et américaines. Aujourd´hui, comme en 1930, ce nouveau "régime infame" prétend un nouveau "statut légal de la colonisation", avec l´implantation de l´ALCA (Accord de Libre Commerce pour les Amériques, Acuerdo de Libre Comercio para las Américas), parmi lequel l´impérialisme américain cherche à obtenir un marché captif pour leurs produits, le contrôle des matières premières, du sol et de tous les ressources du continent. Un projet ambitieux en lutte interimpérialiste avec l´Europe et le Japon. Et encore peut - on parler d´un "projet de nation" et d´une "démocratie participative" sans rompre les chaînes avec lesquelles l´impérialisme soumet à la nation et au continent?

LE RÉGIME POLITIQUE, L´IMPÉRIALISME ET LA CLASSE OUVRIÈRE

Dans un éditorial, le journaliste Horacio Verbitsky a fait une analyse, apparement profonde, mais, en dernier ressort, supperficielle. En expliquant l´émergence de la figure de Cavallo, il lui décrit comme un arbitre entre "les entreprises multinationaux dollarisateurs et les groupes dévaluationnistes". Il décrit de la même manière les crises qui ont placé à Cavallo face à la Banque Centrale en 1982, et face au ministère des Finances, durant les années 90´: comme une équation entre les fractions du capital. Le rapport qui existe entre la classe ouvrière et les successives issues bourgeoises de la crise se revèle comme un mistère, et pour lui, la classe ouvrière est toujours l´objet d´exploitation, de tromperie, ainsi qu´elle est toujours soumise à la terreur de l´Etat, de l´hyperinflation et du chômage. Mais la détermination des différents types de régimes politiques qui se sont poursuivis, a été directement liée à la lutte de classes. La montée au sommet de Cavallo a revelé que le gouvernement de l´Alliance a échoué à sa tâche de solder le front bourgeois, et il ne l´a pas soldé, qui s´était brisé dans la période de la crise mondiale de 1997 et dans la récession argentine. En même temps, elle montre l´incapacité de l´éxécutif de continuer à appliquer des politiques fiscalistes qui ont ménacé d´une véritable rébelion des masses, désamorcé grâce à la retraite des mesures de López Murphy et grâce à la démagogie "de relance". Voilà pourquoi la situation actuelle du gouvernement est encore affaibli, parce qu´elle ne se base pas sur une déroute des masses. Si la grande bourgeoisie a pu réssoudre la crise de manière réactionnaire, c´est parce que les directions officielles du mouvement de masses, y compris spécialement ceux qui se vantent parlant de "l´anti néo libéralisme", ont été incapables de donner une issue propre, c´est - à - dire, elles ont bloqué la possibilité de la chute révolutionnaire du gouvernement.
L´analyse de Verbitsky a encore une faute plus importante, puisque, d´après lui, l´impérialisme n´existe que comme "capital trasnational", auquel on peut inclure des groupes nationaux. Le régime démocratique instauré en 1983 a été terriblement réactionnaire, justement parce qu´il a été le véhicule de la pénétration et de la domination impérialistes sur la nation, d´une telle manière que, même les dictatures comme celle de Onganía, n´ont pas pu les imposer. Mais pour le progressisme, le mot "impérialisme" n´est pas dans le dictionnaire. Il a si peu d´importance à la détermination réactionnaire de cette démocratie qu´ils sont capables de préscrire un "modèle" des "démocraties participatives", "d´inclusion" et de "bien - être populaire", un pays indépendant et souverain, une "nouvelle République" sans toucher serieusement les intérêts impérialistes, de la Banque et du gran capital, et sans rompre avec les organismes internationaux de crédit.

L´IMPÉRIALISME ET L´HÉGÉMONIE NATIONALE

Dans la palette progressiste, on peut trouver de théories de toutes les couleurs. Certains intellectuels "sofistiqués" parlent d´un "bloc populaire" ou d´un "bloc contre - hégémonique", - certain d´eux s´alignent aujourd´hui au curé Farinello -, suivant le langage de Gramsci, prenant du dirigeant italien un aspect trompé du concept d´hégémonie, celui qui isole l´hégémonie de classes nationale, de l´influence et de la détermination que l´économie et le système mondiale des Etats éxercent dans l´étape impérialiste. Gramsci affirmait que "Les exigences de caractère nationale s´attachent au concept d´hégémonie", bienque ces exigences et "leur combinaison de forces nationales" soient modifiés par les conditions internationales et, de manière aïgue, durant les crises, les guerres et les révolutions . Les "gramsciens" du "nouveau bloc" et la "nouvelle pensée" étendent notament cet idée, surtout quand ils l´appliquent aux pays semi - coloniaux. Dans quelle mesure la bourgeoisie est - elle capable de constituer un "bloc historique" dans les pays arriérés, d´y former un hégémonie durable au sein de cettes sociétés? L´utilisation du terme "hégémonie" doit être, au moins, conditionnelle. Cette limitation théorique est aïgue dans les pays arriérés, dépendants du capital externe, où l´Etat n´est pas souverain, où il n´atteint pas "la majesté souveraine du Bismarckisme", et dont les institutions de domaine sont très unies et très subordonnées aux rapports que la bourgeoisie nationale établit avec les classes étrangères. Voilà pourquoi son intérêt particulier ne peut jamais devenir l´intérêt général de la nation. Nous, les marxistes, nous considerons très importantes les originalités du développement national, mais nous explicons leurs particularités analysant les rapports et les modifications qui souffre son structure social et politique, à un rapport vif avec les classes et les puissances extérieures que la déterminent.
Déformant les ressources théoriques que, trompés ou pas, nous donne l´auteur des "Cahiers de la prison", prétendant expliquer le caractère de l´Etat national et du régime politique faisant une abstraction de l´influence déterminante qui éxerce l´impérialisme sur lui, on cherche à "faire de la contrebande" avec l´idée puérile et profondement réactionnaire qu´il est possible de créer un "nouveau bloc de pouvoir" et "un projet de pays" indépendant, démocratique et jusqu´à... socialiste!, negligeant les difficultés de la lutte révolutionnaire contre l´impérialisme.

PROGRESSISME COLONISÉ

On ne doit pas beaucoup rechercher pour observer que ces champions de la "démocratie keynessienne" (qui prétend éliminer le chômage, la pauvreté et tous les malheurs de la nation exploitée grâce à une pétition écrite et à une bonne loi), sont des servants démocratiques du grand capital et l´impérialisme. Ils sont les théoriciens de la colaboration de classes. Ils sont les humanistes à l´esprit bourgeois qui tirent un bon intérêt et une bonne réputation de leurs éditoriaux. Et aussi, ils sont des bureaucrates qui vivent des faveurs de l´Etat.
Il n´est pas par hasard que le progressisme a, dans notre pays, une admiration formidable pour la "démocratie américaine": une exemple de transparence et d´anti - corruption, comme l´a révélé Elisa Carrió. Et aussi pour la démocratie européenne, spécialement la française, qui a lancé des bombes sur l´Irak et sur la Serbie, ou qui toujours encourage le genocide à l´Afrique. Bernard Cassen, directeur de Le Monde Diplomatique, a affirmé dans les médias locaux, lors de sa présentation comme un intégrant d´ATTAC, que, à la différence des Etats - Unis, la France, exceptée l´industrie culturelle, n´a pas de protection des tarifs douaniers. Ni les directeurs locaux du "Diplo", ni leurs partenaires de la CTA, se sont souvenus de la politique agricole de la France, pour ne pas parler du lobby français pour défendre les positions monopoliques de leurs entreprises de services dans le pays, ou les faits illicites milliardaires de l´usine Renault. Est - ce qu´il s´agit de la théorie de "ne pas diviser le front anti américaine ou de celle du maoïsme, des contradictions principaux et secondaires? Quand la centre - gauche parle de corruption et des subornations, elle devrait s´arrêter face au cas de la vente d´armes, ou on a disposé d´un secteur de l´Etat, "Fabricaciones Militares" et des unités de l´armée, pour faire construire des armes pour les envoyer à la Croatie, dont l´entrée à la zone de guerre controlée par l´OTAN ne pouvait être négligé par les Etats Majeurs de l´impérialisme. C´est la complicité et l´impunité, les "rélations charnelles" du gouvernement avec les Etats - Unis, ce qui a permis une telle manoeuvre. Les cas "IBM - Banco Nación" ou Moneta - Citibank, montrent que la corruption est inscrite sur les mêmes caractéristiques parasitaires du capitalisme mondiale en disagrégation, et que les monopoles et les gouvernements impérialistes les utilisent comme un bon instrument pour la domination et le pillage.
Hier, ceux qui rendaient hommage au nationalisme bourgeois, qui irai libérer la "Grande Patrie" (comme la plupart de la direction de la CTA), aujourd´hui, ils veulent une "démocratie sociale" sous la tutelle de l´impérialisme. Et tout cela, avec le langage "globalisateur", de la "nouvelle pensée" et du "bloc anti - néo - libérale". Il est évident que la bourgeoisie a su imposer le discours de la déroute et de la soumission, dans les rangs de la petite - bourgeoisie et des couches ouvrières dirigeants.

POUR LA SOLUTION DE TOUS LES PROBLÈMES... L´ÉTAT BOURGEOIS

La CTA et Verbitsky soutiennet, depuis longtemps, le projet de "l´assurance d´emploi et de formation". Ce projet a été présenté, non comme une allocation passagère pour favoriser les positions de la classe ouvrière pour imposer le partage des heures de travail entre les travailleurs occupés et les chômeurs, mais comme une panacée universelle, même comme une relance de l´économie capitaliste! Il s´est fondé sur le présupposé keynessienne de l´"effet multiplicateur". C´est tout un programme pour aider au gouvernement à sortir de la récession. Il considère que "le fait d´investir 11.473 millions dans la consommation a un effet de récupération de la demande qui multiplie par deux fois et demie la chiffre mentionnée". Le revenu des entreprises se transfererait à des nouveaux salaires et à plus de demande, créant une nouvelle consommation de 28.000 millions qui entretendrait le cercle de production et de consommation. Ainsi, on donnerait un "shock productif" qui relancerait l´industrie et la croissance. Refusant la proposition officielle, Horacio Verbitsky affirmait que "cela élimine le composant de redistribution du revenu, l´expansion de la demande interne et la relance d´une stratégie productive et reindustrialisatrice, d´équilibre régional. En agissant comme une base de salaire pour l´ensemble de l´économie et en provoquant un shock de consommation, l´Assurance d´Emploi et de Formation, pourrait faire tout cela" .
Le présupposé du multiplicateur est faux. Il n´y a pas aucune certitude que les revenus extra des entreprises soient réinvesti en des nouveaux salaires et en des nouveaux biens de production. Cela dépend de la taux de profit des capitalistes, de la productivité du travail, de la taux d´intérêt disponible, autant dans le domaine national que dans l´international, ce qui fait plus o moins profitable l´investissement productif. Lors de la décade des années ´90, le pays croissait de 6 ou 7% annuel, les capitalistes "nationaux" vendait leurs entreprises et ils ont fuit leurs capitaux, il ne les ont pas réinvesti. Les multinationaux ont déposé plus de 70% de leurs gains à l´extèrieur, aggravant le déficit de la balance de paiement. Mais cela n´est pas si grave, finalement, on ne peut pas se plaindre que, ceux qui veulent un capitalisme plus "humanisé", essaient de contribuer aux affaires des capitalistes. Verbitsky, enthousiasmé, pense qu´on peut tirer les fonds pour l´assurance de la CTA des points suivants:
1 - "On soustrait 2.670 millions, jusqu´aujourd´hui destinés aux allocations familiales et à des autres programmes de secours". Avec cette mesure, le journaliste fait la même chose que le gouvernement, il enlève d´un lieu pour le déposer à l´autre, créant, au passage, une division majeure dans les rangs de la classe ouvrière.
2 - "Cette augmentation de la demande, proche de 7%, ferait croître la recette des impôts quelques 800 millions pour chaque point. Seulement avec cette relance grâce à la consommation, le patron tributaire actuel deviendrait plus productif. La recette additionnelle esperable atteindrait à 5.600 millions". Cependant, tandis que la demande a crue avec le PBI, durant les années ´90, la recette additionnelle ne s´est jamais élévée comme ça. De toute manière, ils seraient des fonds qui résulteraient (douteusement) d´un cycle expansif. Pendant ce temps, Verbitsky peut demander des crédits aux AFJP, ou en demander à la Banque Mondiale pour financier cette aventure.
3 - "D´autres 1.500 millions pourraient être obtenus si on restitue les apports patronaux aux grands contribuables du secteur dont les services ne sont pas pour l´exportation, et en conséquence, ils ne souffrent pas la concurrence internationale. Ce sont les entreprises privatisées, les banques et les hypermarchés". Mais cette mesure fait reculer les décrets de Cavallo et de Roque Fernández. Quand les entreprises de services et les banques ne recevaient encore cette bénéfice, elles recevaient, pourtant, des bénéfices extraordinaires des tarifs les plus hautes du monde, des rémissions d´utilités et des marches cautifs, grossissant leurs gains grâce au détournement des épargnes du peuple. Aujourd´hui, les banques continuent d´être excepté des impôts aux contrats d´achat et de vente des titres et des actions, et aux crédits externes. En somme, on prétend légaliser le processus des privatisations, sans mentionner l´expropriation sous le contrôle des ouvriers, et il est défendu de poser un impôt progressif aux grandes fortunes.
4 - "L´élimination des exemptions au impôt aux gains déjà annoncé, (maintenant le Congrès a délégué son autorité au Exécutif) augmenterait leur recette 10.000 millions, à peu près". Bienque rien ne garantise que cela soit le montant qu´on perçoit, il est possible que les entreprises trouvent le chemin pour charger la perte de ce privilège sur les consommateurs.
5 - "Enfin, la réassignation des plans sociaux actuels du Secteur Publique National impliquerait d´autres 3.700 millions". C´est - à - dire, on place l´argent d´un bureau à l´autre, bienque, durant le voyage, les destinataires spécifiques, par exemple, les indicapés, puissent perdre les bénéfices.
Pendant que Verbitsky affirme que le fait de ne pas payer la dette externe c´est l´expression de la "droite populiste, la paleo - gauche et l´église catolique, apostolique et romaine", il a, néanmoins, le mérite d´utiliser son imagination pour démontrer qu´on peut terminer avec le chômage, ouvrir un processus d´industrialisation et rédistribuer la richesse sans toucher le moins du monde les intérêts impérialistes, et sans découper le droit de propriété des grands capitalistes. Pour les progressistes, c´est un mistère indépassable comment peut - on favoriser aux paysans et aux commerçants ruinés, comment peut - on leur donner des crédits bon marchés, comment peut - on diminuer le prix des services publiques pour la consommation et la production, comment peut - on éviter la fuite de capitaux et les manoeuvres douaniers, comment peut -on empêcher qu´un groupe de parasites puisse attaquer la monnaie en une seule transaction, ruinant les gens, comment peut - on pousser un plan d´oeuvres publiques pour terminer avec le chômage, comment peut -on empêcher la dictature d´une poignée d´une centaine de corporations qui gére la moitié de l´économie du pays.
Un processus d´industrialisation authentique a besoin, d´abord, du contrôle, au moins, des leviers fondamentaux de l´économie: les matières premières, le pétrole, l´énergie, le transport, la sidérurgie et les télécommunications. Ainsi, on peut faire un plan racional de production et d´oeuvres publiques au service de la majorité exploitée, qui, en même temps, permetrait de donner des emplois aux milliers de chômeurs. Cependant, aujourd´hui ces entreprises appartiennent à une poignée de grands capitalistes qui gagnent des fortunes, qui fuitent les capitaux et qui provoquent un déficit cronique dans la balance de paiements, bloquant toute possibilité d´une vraie industrialisation. Mais pour la centre - gauche, qui considère que le mot "expropriation" c´est un gros - mot, il n´y a d´autre à faire que "la régler" et lui reimposer les apport patronaux. Et ils veulent de cette façon industrialiser le pays! C´est la même chose avec la fuite de capitaux et le danger que le grand capital attaque la monnaie locale, ruinant d´un coup à des milliers de travailleurs, de consommateurs et d´épargnants. La corruption, le "lavage d´argent", les subornations ont été les méthodes normaux de la grande banque et de la grande bourgeoisie pour s´emparer de tous les ressources nationaux. La banque Citibank a été découverte en des affaires d´argent sale par une somme de 4.5 milliards de dollars. Le détournement à la DGI s´élève aux 14 milliards annuels. Les crédits privés internationaux ont été un bon instrument pour la rentrée de capitaux fuis sans la déclaration d´impôts, et aussi, une opportunité formidable pour accroître les gains, jouant avec la taux d´intérêt differentiel. Las AFJP (Associations de Fonds de Retraites, N. de T.), contrôlées par peu de banques, extorquent la nation applicant de taux usuraires aux fonds provenant des retraites de la population. En somme, la grande banque ménace la nation, et nos progressiste, sévères, lui exige... qu´on fasse le contrôle. Bienque la nationalisation de la banque sous le contrôle ouvrier permette d´éliminer tous ces vices, et de passage, de servir de véhicule pour appuyer, grâce aux crédits bon marchés, aux petits producteurs de la campagne et à un plan national de production. Horacio Verbitsky a des problèmes pour expliquer où est l´argent pour l´application de son plan. Il n´a pas pas pris en considération que l´Etat doit payer 11.000 milliards de dollars pour les intérêts de la dette externe, qu´il préfère l´appeler "publique", bienqu´elle se négocie tous les jours dans les bureaux de Manhattan.
Bref, l´esprit intelligent des intellectuels progressistes s´arrête là où on doit traverser la ligne de la propriété privée et la domination impérialiste.
Seulement créatifs en son conservadurisme, ils insistent à faire signer une pétition, pour que le parlement des pouvoirs spéciaux et des subornations vote l´assurance. L´école des régulationnistes, dont le progressisme local abreuve - prenant et déformat les catégories marxistes - croyait que les lois du capital sont inéxorables et qu´elles ne peuvent pas être dépassés par la simple volonté de lutte. Elle donnait à la lutte de classes un rôle important, non pas, bien sûr, pour la modification du régime capitaliste, mais pour contenir leurs arêtes les plus aggressives, pour refréner leurs tendances les plus brutales, et de passage, pour éviter la crise et les disproportions entre l´offre et la demande. La CTA et Verbitsky ne peuvent pas même être à l´hauteur de cette école, parce qu´ils ignorent la lutte de classe. Ils préfèrent la démarche de faire signer et de convaincre les législateurs. A propos de la lutte de classes, comment pourraient - ils, la CTA et De Gennaro, "balayer le néo libéralisme" et "construire une autre Argentine" s´ils n´ont été pas même capables de défendre à leurs propres affiliés, soumis à la réduction des salaires sous le gouvernement De la Rúa?

En conclusion, seulement les mesures de réduction des droits de propriété du capital (l´expropriation des grands groupes économiques, la nationalisation de la banque sous le contrôle ouvrier, etc.), éliminant l´assujetissement impérialiste, peuvent faire du chemin à un plan accord au besoin des masses populaires, des producteurs, des consommateurs, finissant avec l´anarchie de la production, basé sur le profit capitaliste. Seulement grâce à la révolution ouvrière et socialiste et à l´instauration d´un gouvernement ouvrier et populaire, on peut parvenir à un programme au profit des masses exploitées. Un gouvernement de ce type, basé sur la démocratie directe et l´auto - gouvernement des masses, signifie l´incorporation aux tâches effectives du gouvernement de milliers de citoyens auxquels le mécanisme "représentatif" de n´importe quelle démocratie bourgeoise (pour ne pas parler de la démocratie de nos pays latino - américains) exclue systématiquement des décissions politiques, économiques et sociales. Ainsi, la république ouvrière montrera qu´elle sera mille fois plus démocratique que la plus perfecte des démocraties bourgeoises.